A quoi pensez-vous lorsqu’on vous parle de rockabilly ?
Vous êtes vous déjà demandé quelles étaient ses origines ?
Etymologie & Origines
Le mot rockabilly est en réalité la contraction de 2 autres mots : rock et hillbilly.
Si je vous parle de rock, je pense que tout va bien pour vous mais si je vous parle de hillbilly, ça risque de devenir un peu plus flou. Ce mot qualifie les gens de la campagne mais il a une connotation très négative. Pour vous donner une idée : si la série Kaamelott devait être doublée en anglais, je pense que les traducteurs pourraient faire sortir le mot hillbilly de la bouche du roi Arthur, lorsque celui-ci s’adresse à ses deux paysans Guethenoc et Roparzh.
Voilà qui est fait pour l’étymologie. Du point de vue des origines c’est un peu plus vaste. Le rockabilly est un mouvement très large où se mélange aujourd’hui un style musical et une mode vestimentaire.
La musique rockabilly émerge concrètement dans les années 50 suite au joyeux mariage entre la musique country (alors associée à la population blanche des Etats-Unis) et au rhythm’n’blues : musique afro-américaine. C’est ainsi que naquit de cette chaleureuse alliance, celle qu’on pourrait nommer « la petite sœur du Rock’n’Roll ». Rockabilly et Rock’n’Roll sont donc très proches à la seule différence que la petite dernière est systématiquement accompagnée de sa fidèle amie « la Contrebasse ».
Célébrité, Dress Code & contexte social
Difficile de parler du rockabilly sans parler du célèbre Elvis Presley. Incontournable au point que je n’ai pas pu m’empêcher de le mettre dans ma playlist de Rockabilly de Noël (pour ceux qui s’en souviennent).
Certains datent l’arrivée de ce style musical avec le titre That’s All Right Mama du célèbre King, lequel serait également à l’origine du Dress Code masculin de l’époque et que l’on retrouve aujourd’hui dans les évènements vintages. Très soigné pour l’époque, le vestiaire de ces messieurs était, et est toujours globalement composé de jeans, de vestes en cuir noir aussi appelée perfecto et de la traditionnelle coiffure cirée de type banane. Les femmes aussi portaient cette coiffure et le jeans, mais cette matière était plutôt réservée aux vestes ou aux chemises. Le propre de la tenue féminine de l’époque étant la swing dress que l’on retrouve très facilement aujourd’hui dans le vestiaire rockabilly féminin. Ce sont ces robes mi-longues qui tournent au point de le laisser entrevoir les culottes.
Maintenant que vous savez ça, mettons les choses dans le contexte de l’époque.
On sort des deux grandes guerres, nous sommes en pleine ségrégation aux Etats-Unis et le Rockabilly fait son apparition en mélangeant des styles musicaux afro-américain et country (Le mélange des musiques afro-américaines et « blanche-américaines » émerge dans les années 1900.). Nous sommes au cœur des mouvements féministes, les femmes commencent à porter des pantalons et montre de plus en plus leur corps. Les hommes de classe moyenne font de plus en plus attention à leur apparence, ce qui n’était pas le cas avant.
Des matières considérées comme peu élégantes, comme le jeans qui était le bleu de travail ouvriers et des agriculteurs au début du XXe siècle, prennent le devant de la scène et composent les tenues indispensables pour draguer en soirée.
Quel devait être le choc des ainés en voyant les lycéens se dévergonder ainsi ? Dites-vous bien que dans les années 50 tout ceci était jugé « révolutionnaire » mais surtout indécent.
Et pour autant, aujourd’hui c’est un style qui fait rêver, voir fantasmer.
On lui dédie des festivals entiers, du moins jusqu’à l’an apocalyptique 2020 [rire], où on pouvait se retrouver entre passionnés, totalement hors du temps, l’espace d’un weekend…